Une approche résolument addictive dans le roman » Khalil » de Yasmina Khadra, une plongée dans l’univers de l’atroce, de l’inextinguible ; de la barbarie. Bref, un tragique fait sociétal : le vendredi 13 novembre 2015, les attentats de Paris.
Un homme, sur lequel, Yasmina Khadra, va s’efforcer de voir et comprendre sans juger, le cheminement idéologique d’un terroriste : Khalil. La justification du trajet de l’adepte dans les arcanes de l’attentat commence presque toujours par l’univers familial, qui construit ou déconstruit l’adolescent puis l’homme. Ensuite, comment trouver sa place dans la société, quand la faculté de s’intégrer et le besoin de reconnaissance sont pratiquement nuls ? Le terreau d’une jeunesse désœuvrée facilite grandement un prosélytisme d’une idéologie de haine, afin d’embrigader les âmes perdues.
L’auteur avec sincérité laisse au lecteur le choix de sa position fasse à de tels comportements : appréhender la spirale de l’imprégnation idéologique de l’endoctrinement sans pardonner ou condamner de facto le responsable face à l’indicible. Mais si Khalil est prêt à tout, content d’utiliser enfin sa vengeance, dans un monde qui ne l’accepte pas, il reste malgré tout un être dont la souffrance ne lui est pas inconnue.
Un grand livre à découvrir, qui distille méthodiquement l’intégration de l’évolution d’un homme perdu dans le côté ‘ obscur ‘, et sa longue descente aux enfers. Subir l’injustice ne justifie pas de la pratiquer soi-même ! Le besoin dans nos sociétés actuelles de l’altérité, ne semble pas encore suffisamment admise ; et il reste un long chemin pour y parvenir, d’autant que l’objectif s’enfuit au fur et à mesure que l’on s’en approche.
Le blog de Laurent B. 