Attention, le maître de l’étrange, du fantastique voire de l’horreur, « Stephen King », nous livre une version d’un thriller noir : « Billy Summers », un homme bien qui s’arroge le droit de tuer les méchants. Certes il a ses raisons qui remontent à l’enfance, puis à son expérience dans les marines en tant qu’ex-tireur d’élite.
Bien sûr, ce ne sont pas des raisons pour se faire justice soi-même, car celle-ci nous l’interdit, mais étant l’un des phénix de sa profession de tueur, avec le temps il décide de tirer sa révérence et de faire un dernier coup bien rémunéré, mais fréquemment, il s’agit toujours du dernier coup de trop.
Une première partie, que certains ont trouvé rébarbative; mais qui pose « Billy Summers », et surtout qui montre le coté rural des USA, dans lequel les violences n’ont rien à envier au monde urbain. Une tragédie familiale va donc, le jeter dans les griffes de l’armée. Et lui faire subir une expérience traumatisante, qui laissera des traces indélébiles, la participation à la guerre en Irak, notamment à Falloujah. Le récit de ces combats s’entrecroiseront tout au long de ce thriller.
Puis intervient, la divine apparition : Alice, jeune femme perdue, livrée à elle-même et dont Billy Summers va se sentir tenu de lui redonner confiance afin qu’elle puisse envisager l’avenir autrement. C’est pendant cette période de suspens, de répit, qu’il se décide à écrire son autobiographie, un moyen de rédemption qu’il va utiliser pour tenter d’échapper aux SPT ; en gardant sous le coude – son gri-gri – le livre « Thérèse Raquin » de Émile Zola.
Enfin sans vouloir dévoiler le roman, l’épilogue s’animera vertigineusement pour offrir une sortie dichotomique.
Il existe malgré tout, un petit clin d’œil, du maître de l’énigme, car dans une maison d’été où il écrit par moment, les tableaux semblent avoir le don de bouger ! Quitter le surnaturel il revient au galop. Aussi par exemple la référence au livre de » Faulkner » : Le bruit et la fureur, sur la page de couverture.
Un roman de grande classe, qui sait se montrer observateur, mais également doté d’une touche d’humanisme ; oui, malgré un sujet pour le moins cynique et violent. À chacun de savoir lire entre les lignes.
