Le fermier des océans — Bren Smith

Terre-Neuve, grande île située au large de la côte atlantique de l’Amérique, dans une province défavorisée canadienne. « Bren Smith » nous raconte son aventure, devenu dès son plus jeune âge un pêcheur, après son rejet de l’école, qui ne voulait pas de lui – ou l’inverse ! Après un parcours étonnant de délinquant (larcins, coups et blessures, drogue), de voyages d’une côte à l’autre, et plusieurs années plus tard, enfin la lumière de la rédemption apparaîtra devant le carnage des usines flottantes destructrices fournisseurs de junk food.

Un livre sur l’écologie, sur les sciences de la vie et de la terre, sur l’impact de nos économies dispendieuses de ressources, quelles qu’elles soient, sur l’universalité des messages de nos bureaucrates, parallèlement aux requins de la finance : n’ayant jamais mis les pieds à bord d’un bateau de pêche et consultant uniquement leurs diagrammes et leurs graphiques. Faisant ainsi abstraction de la cruelle image de destruction de notre environnement terrestre et maritime. Car pour eux, le principal sujet de réflexion, leur paradigme, consiste à réaliser une pêche sans aucun contrôle et subordonner aux sociétés d’investissements, et donc de la rentabilité, foin de ce type de raisonnement ! Et en outre sans compter sur le réchauffement climatique ainsi qu’un monde qui croule sous le nombre de bouches à nourrir, et de surcroît la pérennisation de la surpêche : quel sombre avenir…

Devant ce triste constat, il d’arrêter le métier de pêcheur, mais non pas pour tomber dans la fausse solution des fermes d’élevage – recours aux antibiotiques, nourriture OGM, etc… –, mais créer des fermes océaniques en 3D, c’est-à-dire, sur des lignes tendues du fond vers le haut et avec des strates des laminaires sucrées (algues) puis des Saint-Jacques et huîtres et enfin des moules et des palourdes. Ainsi nul besoin d’intrants pour élever ces produits, de les nourrir, de les arroser, de les fertiliser.

Pour « Bren Smith », après avoir vécu la dure vie de pêcheur, il milite désormais pour l’utilisation des produits de la mer, dans la branche de la phycologie – les algues – ; afin de lancer des milliers de fermes océaniques. Un principe et un objectif qui doivent apporter une solution aux futurs besoins de nourriture accrus de la population mondiale joint au besoin de l’assainissement des océans. Il a en somme trouver une sérénité d’esprit dans un métier qui jouxte sa compagne préférée : la Mer. Une expérience de vie très intéressante, voire passionnante sur les pérégrinations d’un homme qui a trouvé sa voie et approuverait Baudelaire. « Homme libre, toujours tu chériras la mer ! ».

Un grand merci à « Babelio » pour ce livre reçu lors de l’opération Masse Critique et aux Éditions « L’arbre qui marche ».

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