Tronche : Rosépine — Philippe Curval

L’auteur de ce roman  » Philippe Curval né Tronche  » relate l’histoire d’une femme libre dans les années soixante : Rosépine Tronche, pourquoi ce prénom ? Tout simplement pour la raison que sa mère considère qu’un enfant, c’est à la fois le bonheur et la douleur. Pendant plusieurs pages, Philippe disserte avec le nom propre Tronche et a décidé d’en faire une petite saga. Hum, l’on pourrait-dire une  » Tronche  » de vie familiale, n’est-il pas !

Ainsi apparaît  » Rosépine Tronche  » et son désespoir d’avoir perdu ses deux parents dans un accident. Une déprime et elle décide de se lancer dans le parcours du voyage de Robert Louis Stevenson dans les Cévennes. Une rencontre avec un homme : Adéodat Palmer, lors d’une journée remplie de fatigue et de pluie, surgit dans sa vie. Et de ce croisement de destinée va naître son fils : Balthazar. Mais Rosépine ne veut pas d’entraves, et décide de partir seule ; elle restera quelques temps dans un  » Hôtel des trois rivières  » à seconder la propriétaire dans des tâches de bricolages, avant de partir s’installer à Paris. Toujours la fuite, toujours le refus de la norme et des codes sociaux.

Rencontres intellectuelles, sorties et visites, rien qu’une envie de se découvrir, de chercher des réponses, de ne pas se mettre des chaînes mais surtout garder un statut de femme indépendante. Pendant un temps elle survit en tricotant, puis peindre semble être sa destinée. Qui commencera dès son retour dans les Cévennes, à La Garde-Guérin, puis après dans la rue de Seine, paradis des galéristes et enfin la consécration au MOMA de New York…

Un parcours atypique pour une femme de caractère de son époque :  » …car elle a besoin de retrouver la force, l’animosité qui me stimulent face à la banalité et la tristesse du quotidien. « , un besoin irrépressible dans la recherche de la perfection l’inspire, et surtout celui de garder sa liberté, à l’instar d’une femme comme  » Charlotte Perriand  » dans le monde de l’Art.

Un roman témoin de l’évolution des mœurs, de la prise de conscience de l’égalité et de l’intervention de plus en plus prégnante des femmes ; couplé avec les immenses étendues des solitudes âpres et silencieuses des Cévennes. Une bouffée d’oxygène dans nos univers carcérales des cités urbaines.

Merci aux Éditions La Volte et à l’opération Masse Critique privilégiée de Babelio pour cette découverte littéraire.

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